Andréa Mongenie, artiste peintre – Une fenêtre sur un rêve
Dans l’atelier d’Andréa Mongenie règne une atmosphère paisible où s’infiltrent les rayons du soleil et se mêlent des parfums de peinture et de solvants. Sur les murs sont exposées ses toiles dont certaines, colossales, impressionnent. Impossible de ne pas se laisser absorber par les nuanciers de couleurs, les jeux de transparence et les effets de textures. Sur une même toile peuvent apparaître bien des paysages : des territoires connus et d’autres rêvés, le miroir de l’intime et le refuge des émotions. Rencontre avec une artiste dont la palette de couleurs est aussi riche que sensible.
Andréa Mongenie est artiste peintre. Avant de faire de son art un métier, elle a étudié au London College of Fashion puis travaillé à Londres en tant qu’assistante stylisme et direction artistique pendant presque 15 ans. Si la peinture et le dessin ont toujours eu une place importante dans son quotidien, Andréa ne s’imaginait pas un jour devenir artiste à temps plein. « Ce qui a changé est la confiance en moi : avant c’était quelque chose que je gardais pour moi, je ne le partageais ni sur les réseaux ni avec mes proches. Il m’a fallu du temps pour oser franchir le cap et en faire mon métier », confie l’artiste. Mais en 2020, c’est le déclic : Andréa lance sa première série de peintures.
“Mon processus est très instinctif. Je travaille à l’impulsion mais aussi par répétition”
— Andréa Mongenie
Aujourd’hui installée à Nogent-sur-Marne, Andréa explore la couleur avec différents médiums (huile, acrylique, pastel gras, aquarelle, ...) et sous plusieurs formats. « Mon processus est très instinctif. Je travaille à l’impulsion mais aussi par répétition. Je peins et dessine beaucoup sur de petits formats avant de me lancer sur une grande toile », explique-t-elle. Toutefois, Andréa aime également lâcher prise et se laisser surprendre : « c’est un dialogue constant avec la toile, une exploration ou l’inattendu a toujours sa place ».
Dans la réalisation de ses œuvres, Andréa aime travailler autour « d’ambiances, de scènes intérieures ou extérieures, sans jamais imposer une seule lecture ». Pour elle, le plus important est que chaque spectateur y voit ce dont il a besoin à ce moment-là : « mon art est une fenêtre sur un rêve, une nouvelle perception du monde et de la nature. Et cette fenêtre, j’aime qu’elle soit personnelle à chacun ».
“C’est peut-être aussi ce que j’essaie d’offrir à travers mon travail : une façon de se reconnecter à la nature, de la voir autrement et peut-être même de l’apprécier différemment avec plus de douceur et de respect”
— Andréa Mongenie
Attachée à la diffusion du travail des femmes dans l’art, Andréa compte dans son panthéon personnel Etel Adnan, Rosa Bonheur, Tracey Emin, Cindy Sherman ou encore Georgia O’Keeffe. Elle aime également le mouvement expressionniste abstrait et les impressionnistes comme Monet dont les paysages flous l’ont toujours beaucoup intriguée.
Pour créer, Andréa s’inspire surtout du quotidien, de ses expériences, des moments qu’elle partage avec ses amis et des lieux qu’elle découvre. Le voyage occupe également une place prépondérante dans son art. « Sortir de ma bulle, être confrontée à l’inconnu et à l’inconfortable … c’est essentiel pour réveiller mes sens et stimuler ma créativité », confie l’artiste. Mais la nature est ce qui infuse le plus le travail d’Andréa : « La forêt, la mer, le sable sous mes pieds, l’odeur de l’herbe, le chant des oiseaux … tout ça me nourrit. C’est peut-être aussi ce que j’essaie d’offrir à travers mon travail : une façon de se reconnecter à la nature, de la voir autrement et peut-être même de l’apprécier différemment avec plus de douceur et de respect ».
“Il y a des jours où rien ne fonctionne, où tout me semble raté mais j’aime ce challenge et cette exploration permanente”
— Andréa Mongenie
« Peindre est pour moi un vrai moment de bien-être. Il y a quatre ans, j’ai compris que j’en avais besoin pour me sentir bien, comme d’autres ont besoin de méditer ou de faire du yoga », explique Andréa. La peinture est l’un des rares moments où elle peut se concentrer pleinement sur son geste et mettre en pause son cerveau. « Bien sûr, ce n’est pas toujours facile. Il y a des jours où rien ne fonctionne, où tout me semble raté mais j’aime ce challenge et cette exploration permanente. Et puis il y a ces moments magiques où tout s’aligne et où je me surprends moi-même », ajoute l’artiste.
Afin de sensibiliser adultes et enfants aux bienfaits de cette pratique artistique, Andréa organise des ateliers depuis 2024. « Ce n’est pas une activité que je vois comme un business, mais plutôt comme un moment de partage. J’aime l’idée que des collectionneurs potentiels ou des passionnés d’art puissent venir peindre avec moi, échanger, expérimenter », précise l’artiste. Pas de cours technique donc mais plus une invitation à créer « sans aucune pression ».
A celles et ceux en quête de calme et d’envie d’apprendre à faire de ses propres mains, rendez-vous à l’atelier d’Andréa Mongenie… voyage haut en couleur et en douceur garanti.
A écouter
Photos par Antoine Sorel, photographe et vidéaste