Pamela Carbonell, artiste collagiste - La créativité comme pilier de vie
Louis Vuitton, Fusalp, les Raffineurs ou encore Van Cleef & Arpels ... L’artiste collagiste Pamela Carbonell collabore depuis plusieurs années avec des marques prestigieuses et a récemment publié un livre dédié à son processus créatif. Ses talents : un imaginaire foisonnant, une créativité exacerbée et un goût certain pour les textures et les couleurs. Rencontre avec une artiste à l’univers teinté de magie.
Originaire de Quito, capitale de l’Equateur, Pamela Carbonell vit aujourd’hui en région parisienne avec son mari et son fils. L’appartement calme et chaleureux est également le studio créatif de l’artiste. Ses collages habillent les murs et sur la table à manger apparaissent des coupures d’articles, magazines, ciseaux, colle et papiers texturés. Pour Pamela, il n’existe aucune frontière entre sa carrière artistique et sa vie de famille. La créativité est une valeur forte, un pilier. « Je souhaite que notre maison soit confortable et que nous ressentions l’énergie artistique dans chaque pièce. Mon mari et moi aimons l’art et la créativité. C’est l’une des valeurs de notre vie », confie l’artiste.
“C’était une pratique personnelle et très intime”
— Pamela Carbonell
Pamela prend conscience très jeune de son potentiel créatif, ce qu’elle considère aujourd’hui être « une chance ». A 6 ans, elle gagne un concours organisé par Nestlé en Équateur. Cet événement marque le début de son exploration artistique. Soutenue par ses parents, elle expérimente la peinture, la poterie, la création de bijoux et la musique. Hors cadre, elle réalise ses premiers collages. « C’était pour moi une pratique personnelle et très intime », explique Pamela. A cette époque, elle rassemblait dans son journal des visuels, des fleurs séchées et autres matières qu’elle glanait « pour ne pas oublier » les événements de son quotidien. Mais Pamela a dû attendre l’âge adulte avant d’apprendre que le collage était un art et qu’elle pourrait vivre de cette pratique.
De 2016 à 2020, elle travaille chez Sisley Paris en tant que directrice artistique. A côté, elle réalise des collages personnels qu’elle commence à partager sur les réseaux sociaux. La marque l’apprend et décide de passer une première commande. Progressivement, son réseau s’agrandit. D’autres enseignes viennent à elle comme Louise Carmen, confectionneur de carnets en cuir personnalisés, ou le magazine Flow, dédié à la créativité. Grâce à ces nouveaux clients, Pamela se lance à son compte en 2021.
“Toutes mes pièces sont connectées à mes émotions”
— Pamela Carbonell
Outre ses nombreuses collaborations, Pamela consacre du temps au développement de son art. Parmi ses sources d’inspirations figurent notamment l’artiste peintre Frida Kahlo qu’elle apprécie pour connecter ses émotions à ses œuvres ou encore l’écrivaine chilienne Isabel Allende dont elle aime le réalisme magique. A côté, Pamela dit également être influencée par la Bauhaus, un courant artistique mêlant notamment architecture et design modernes. Curieuse et ouverte au monde, elle accorde également une grande importance à tous les événements qui affectent son quotidien.
Car pour libérer sa créativité, Pamela est à l’écoute de ses émotions. Elle débute ses journées par une séance d’écriture de 10 à 15 minutes, une « étape primordiale » qui lui permet « d’entrer dans un flow créatif ». Vient ensuite la recherche d’images pour créer ce que son « intérieur a envie d’exprimer ». Pour le choix des textures, des couleurs et des mots, elle écoute son intuition et accepte de lâcher prise. « Toutes mes pièces sont alignées avec mes émotions, mon histoire de vie et toutes les choses de la vie quotidienne », explique Pamela. « C’est comme une libération. Cet art m’aide à canaliser, extérioriser et communiquer mes émotions ».
“Nous avons besoin d’art pour rêver”
— Pamela Carbonell
Sur ses réseaux sociaux, l’artiste raconte son processus créatif et touche une communauté engagée. Récemment, Pamela a publié aux éditions Hachette « Mes collages » où elle donne des pistes pour développer sa créativité par le découpage et le collage. Elle en est convaincue, la créativité est accessible à tous. Mais pour l’entretenir, il faut répéter et pratiquer. Le résultat importe peu. L’objectif est simplement d’apprécier le moment.
Alors si créer pour soi est thérapeutique, plonger dans l’œuvre d’artistes l’est tout autant. Avec ses collages, Pamela souhaite inspirer d’autres personnes car selon elle, « nous avons besoin d’art pour rêver ». Son travail élégant et poétique a déjà convaincu près de 30 000 personnes sur ses réseaux et saura à coup sûr faire voyager d’autres rêveurs.
A écouter
Photos par Antoine Sorel, photographe et vidéaste